Innovation

La lutte contre les drones en pleine croissance

Le nombre de drones civils est passé en France de 400 000 en 2017 à plus de 2,5 millions aujourd’hui, dont 40 000 appareils de plus de 800 g. Les autorités redoutent de plus en plus l’usage détourné que des terroristes pourraient faire d’un drone de loisirs (moins de 25 kg). « La guerre en Ukraine a concrétisé des risques que l’on n’avait fait qu’imaginer jusque-là », constate le lieutenant-colonel Zlatko, chef du bureau « LAD (Lutte anti-drone), drones et UTM (Unmanned aircraft system Traffic Management) » de l’armée de l’Air et de l’Espace. Les technologies de LAD sont souvent mises au point d’abord pour protéger les militaires avant de servir pour les grands événements festifs. Les Etats-Unis et Israël ont la réputation d’être en pointe, alors que l’Europe tente, à travers l’European Defence Agency (EDA), de coordonner les efforts de recherche militaire des 27. CS Group, spécialisée dans la conception et l’intégration de systèmes critiques, a par exemple attribué à Thales le programme PARADE (Protection déployAble modulaire AntiDronEs), d’un montant global de 350 M€, pour permettre de faire l’acquisition de systèmes afin protéger des bases de défense mais aussi, et d’abord, la Coupe du monde de rugby et les JO de Paris dans les années à venir. Autre exemple de solutions anti-drones en France, une entreprise de Villeneuve-d’Ascq (Nord), MC2 Technologies, développe des brouilleurs d’onde, efficaces contre la plupart des drones de loisirs. L’avenir de la neutralisation réside dans les lasers, déjà mis au point par les Etats-Unis et Israël. En France, une commande d’une tourelle laser a été passée, pour les JO 2024, à la société Cilas, filiale d’ArianeGroup. Une autre piste réside dans les impulsions électromagnétiques, envoyées par un générateur à micro-ondes et détruisant l’électronique du drone, et dont Thales développe une solution pour la DGA. A plus long terme, l’armée française réfléchit aux faisceaux de particules, des armes qui créent une petite quantité de plasma explosif, créant une onde de choc et une impulsion électromagnétique.