Espace

« La montée en cadence d’Ariane 6 est vitale pour l’Europe spatiale » selon Martin Sion

Le président exécutif d’ArianeGroup, Martin Sion, est revenu dans un entretien donné au Monde sur les défis auxquels il est confronté. Il a notamment pour mission de réaliser le 1er vol d’Ariane 6 entre le 15 juin et le 31 juillet 2024, et d’en assurer une rapide montée en cadence industrielle. « Ma tâche est donc de pousser à la transformation vers plus d’agilité et d’améliorer les performances opérationnelles », explique-t-il. Un accord a été trouvé par les Européens lors du dernier sommet de l’ESA, faisant le choix de soutenir l’exploitation d’Ariane 6, à hauteur de 340 M€ par an, à partir de 2026. En contrepartie, les industriels se sont engagés à réduire les coûts de 11%. « Le modèle validé à Séville vise à procéder à 9 lancements par an, dont 4 seront réservés aux Etats européens pour leurs besoins institutionnels, militaires ou scientifiques. Les 5 autres seront commercialisés sur le marché mondial pour augmenter le volume de production et mieux amortir les coûts fixes. Nous débuterons avec 2 lancements en 2024, un vol de qualification à l’été et le 1er vol commercial prévu en fin d’année », détaille Martin Sion. A la fin de l’année 2022, Ariane 6 comptait 28 commandes jusqu’en 2028, dont 18 pour la constellation Kuiper. « Nous avions alors arrêté la commercialisation d’Ariane 6 en attendant d’être sûr que son exploitation soit garantie par les Etats, ce qui vient d’être fait. Nous allons donc la reprendre », annonce le dirigeant. Sur l’arrivée de mini lanceurs européens, il explique voir cette concurrence d’un œil intéressé : « Je la considère comme un levier pour accélérer la transformation de l’entreprise. Nous nous y sommes préparés en créant voici 2 ans une filiale indépendante, MaiaSpace, qui développe le mini lanceur Maia ». Enfin, Martin Sion rappelle le poids des activités de Défense de son groupe : « Elles pèsent autant que nos activités civiles et constituent une part importante de notre avenir. Nos grands programmes de défense sont menés dans les temps, comme le missile M51.3 pour les sous-marins nucléaires français. Notre enjeu d’avenir sera le M51.4. Le planeur hypersonique VMaX que nous avons testé en juin pour le ministère des armées est aussi un enjeu fort ».