Lors du Paris Air Forum, plusieurs intervenants se sont penchés sur la problématique pour le secteur aérien d’attirer de nouveaux talents. Alors que l’industrie aéronautique compte recruter cette année 15 000 personnes aux profils variés, le GIFAS a lancé la campagne « L’AÉRO RECRUTE » en avril dernier, dont l’objectif est de présenter aux salariés des autres secteurs industriels tous les métiers et sociétés de l’aéronautique dans l’ensemble des territoires. La semaine dernière, « il y avait 3 000 offres d’emploi en ligne : 1 000 pour la production, 1 000 pour la R&D et 1 000 pour les fonctions support et après-vente » précise Martin Sion, Président de Safran Electronics & Defense et Président du Groupe des Equipements Aéronautiques et de Défense (GEAD) du GIFAS. Il insiste sur « l’individualisation de la gestion des collaborateurs et la quête de sens. Avant, cette attente était implicite. Or, il faut que nous affichions notre engagement, sur les réseaux sociaux en particulier. La décarbonation, troisième révolution de l’aéronautique, est un challenge extraordinaire qu’il faut mettre en avant ». La feuille de route du CORAC (Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile) prévoit un budget de 10 Md€ pour arriver à l’avion décarboné dont 30% pour les ETI et PME, une enveloppe qui peut les aider à recruter. Les volumes d’embauche sur le court et moyen terme sont conséquents chez Airbus qui recrute pour assurer une cadence de production de 75 appareils de la famille A320 par mois d’ici 2025. Le fuselage va évoluer, de même que la propulsion avec l’arrivée de l’hydrogène. Safran et Airbus coopèrent avec ArianeGroup sur le site de Vernon avec son pool d’ingénieurs spécialisés sur cette nouvelle énergie. « Nous devons développer nous-même ces nouvelles compétences à un horizon de 5 à 15 ans, par exemple dans le domaine de la cybersécurité où nous avons créé un bachelor », a estimé le Directeur des ressources humaines d’Airbus, Thierry Baril. En outre, attirer plus de femmes reste un défi pour l’industrie où les stéréotypes ont la vie dure. « Il faut travailler très en amont », a fait valoir Olivier Chansou, Directeur général de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile, qui estime le vivier féminin dans les écoles d’ingénieurs entre 20 et 22% du total des étudiants.