De tous les plans de soutien élaborés pendant la pandémie, celui consacré à l’aéronautique a, de loin, été le plus important. Près de deux ans après son annonce à la filière, en juin 2020, une enquête de la Cour des comptes dresse un premier bilan des mesures gouvernementales. Si la facture s’avère élevée, 8,75 Md€ en aides directes et indirectes accordées à l’industrie aéronautique en additionnant les différentes mesures « transversales » et les 10 Md€ d’aides dont a bénéficié Air France, ces mesures ont permis de limiter l’impact de la crise sur un secteur vital pour le pays. L’impact sur le carnet de commandes a également été contenu, notamment grâce aux garanties de prêts à l’exportation par Bpifrance. Ils ont représenté 10% des ventes d’Airbus en 2020 et 23% de celles d’ATR, pour un montant total de 3,6 Md€. De la même manière, 59% des membres du GIFAS ont recouru à un prêt garanti par l’Etat, soit 649 PGE au total pour un montant global de 694 M€. Le mérite des mesures gouvernementales est d’accélérer la modernisation du secteur et sa consolidation, tout en maintenant l’objectif de neutralité carbone, à travers la mise en place du fonds ACE Aéro Partenaires, d’environ 600 M€ à la fin de 2022. « 90% des financements sont consacrés à l’invariant qu’est la réduction de la consommation de carburant des avions. Le meilleur carburant reste en effet celui qu’on ne consomme pas », a insisté Pierre Moschetti, le sous-directeur de la construction aéronautique à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).