Emmanuel Macron s’est rendu mercredi à Toulon pour présenter la Revue nationale stratégique fixant les ambitions des armées pour l’horizon 2030. Dans un monde plus dangereux, la France veut être « pourvoyeuse de sécurité », a-t-il insisté, soulignant que la France représente un « rocher » en Europe, parce qu’elle est désormais la seule nation de l’Union européenne à disposer de la dissuasion nucléaire. Celle-ci « nous prémunit de toute agression d’origine étatique contre nos intérêts vitaux, d’où que vienne cette agression et quelle qu’en soit sa forme », a-t-il poursuivi en rappelant « qu’aujourd’hui encore plus qu’hier, les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne ». Le chef de l’État assure vouloir « renforcer les liens » avec l’Allemagne, et a annoncé un sommet bilatéral avec le Royaume-Uni au premier trimestre 2023. Il a souligné l’importance des partenariats avec d’autres États européens ou africains, et a défendu « un ancrage fort » au sein de l’Alliance atlantique, où la France entend être en mesure d’assumer le rôle de « nation cadre ». Le président a enfin insisté sur le besoin de développer une nouvelle fonction stratégique d’influence, afin de mieux contrer les campagnes de dénigrement de la France à l’œuvre dans plusieurs pays. « Nous ne serons pas des spectateurs patients » assistant à la propagation de fausses informations ou de narratifs hostiles à la France, a déclaré le président. « L’influence sera désormais une fonction stratégique, dotée de moyens substantiels ». La France devra savoir « détecter sans délai » ces formes de guerre hybride. Emmanuel Macron a aussi évoqué la nécessité de se doter d’une force de mobilisation. C’est l’objet du dialogue avec les industriels de la Défense pour passer à une économie de guerre, ainsi que des projets de doubler le nombre de réservistes en France et de généraliser à une classe d’âge entière le service national universel.