Le défilé du 14 juillet, qui s’est ouvert par les drapeaux de 9 pays du front Est : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, a été l’occasion pour Emmanuel Macron de rappeler les objectifs de la France en matière de Défense. « Nous avons la première armée d’Europe », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé, lors d’une interview télévisée, sur la capacité du pays à faire face à un conflit de « haute intensité ». La revue de la Loi de programmation militaire (LPM) a commencé au ministère des Armées comme au sein de l’Etat-Major. Il s’agit de faire le point sur les projets en cours, d’identifier les besoins et les urgences révélées par le conflit en Ukraine et d’établir de nouvelles priorités. La Loi de programmation militaire prévoit de porter le budget de Défense de 41 Md€ en 2022, hors pension des militaires, à 50 Md€ en 2050. Soit un bond de 9 Md€ à faire entre 2023 à 2025 contre des hausses annuelles régulières de 1,7 Md€ depuis 4 ans. La Cour des comptes s’est déjà inquiétée de l’ampleur de ces nouvelles dépenses, sans pour autant remettre en question leur nécessité. La guerre en Ukraine met en lumière de nombreuses carences au sein de l’appareil français de Défense. Il est construit pour tirer l’excellence technologique de la France et pour mener des opérations « expéditionnaires » dans des conflits dits « asymétriques ». Il n’est en revanche pas dimensionné pour un conflit avec des puissances de même niveau que la France. « Parfois, nous avons besoin d’équipements plus simples, mais en plus grand nombre », a noté le Président, qui pointe du doigt les stocks, notamment de munitions, qui ont été taillés au plus juste par souci d’économie depuis la fin de la guerre froide. Les industriels devront s’adapter pour produire davantage si besoin. « Il nous faudra savoir basculer dans des logiques de programmes d’urgence, de programmes de résilience et de construction renforcée d’une stratégie d’indépendance », a-t-il insisté à l’Hôtel de Brienne. Dans cette « économie de guerre », « toute notre base industrielle de Défense est appelée à se recomposer et va devoir encore accélérer » a-t-il finalement déclaré.