Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, explique dans un entretien aux Echos, la réorganisation du groupe, avec la nomination de Christian Scherer à la direction générale d’Airbus Avions, et fait le point sur les grands enjeux du groupe. Il se consacre désormais aux défis stratégiques, telles que la transition énergétique et la coopération européenne dans la Défense et le spatial. « Les objectifs et la stratégie restent les mêmes, confirme-t-il. En 2019, nous avions livré 860 avions et cette année, nous en livrerons environ 720. Nous devons aussi nous préparer à ce qu’une très grande majorité de ces avions soient des A321, dont un nombre important en version XLR ». Les 10 chaînes d’assemblage dont Airbus disposera en 2026 pourront ainsi produire aussi bien des A320 que des A321. « Nous avons 2 grands sujets. Le 1er, c’est le remplacement de la génération actuelle de monocouloirs, avec une entrée en service d’un nouvel avion dans la 2ème partie de la prochaine décennie », indique le dirigeant. Les choix d’architecture et de moteurs seront à faire, notamment sur l’opportunité d’opter pour des « open fan » pour réduire fortement la consommation de carburant. Le 2ème sujet est celui de la mise en service d’un avion à hydrogène en 2035. « Cela passe, là encore, par énormément de technologies à développer et des choix importants à faire aux alentours de 2025, sur la façon d’utiliser l’hydrogène à bord, de le stocker, ainsi que sur l’architecture même de l’avion et le nombre de propulseurs nécessaires. Nous avançons très vite », assure Guillaume Faury. Concernant les objectifs de décarbonation, il s’inquiète du retard pris par l’Europe sur les Etats-Unis en matière de carburants d’aviation durable, qui risque de se traduire par une perte de compétitivité. Ensuite, le président exécutif d’Airbus tient à souligner que « la coopération marche », en prenant pour exemple le programme franco-allemand Tigre, l’avion de transport militaire A400M, et maintenant, la phase 1B du FCAS, programme franco-allemand-espagnol. Finalement, il rappelle le besoin d’un accès souverain à l’Espace pour l’Europe : « Nous discutons avec les Etats du financement à mettre en place dans la phase d’exploitation d’Ariane 6, au-delà des 15 premiers lancements, afin d’envisager une exploitation viable du lanceur lourd européen dans la durée », déclare-t-il.