Industrie

Guillaume Faury se dit « ravi » et « inquiet » du plan climat américain

Guillaume Faury, le Président du GIFAS, s’est félicité de l’accélération des investissements dans les énergies décarbonées permises grâce aux mesures protectionnistes de l’administration Biden, mais s’est inquiétés pour la compétitivité de l’industrie européenne, lors d’une rencontre avec la presse organisée jeudi 8 décembre par Association des Journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE). « Les Etats-Unis sont en train d’accélérer très fort en matière d’énergie décarbonée et si c’est une bonne nouvelle pour l’aviation, c’est une beaucoup moins bonne nouvelle pour l’industrie européenne », s’est-il confié. L’Inflation Reduction Act (IRA), adoptée cet été aux Etats-Unis, comprend tout un paquet de mesures protectionnistes, près de 400 Md$, pour favoriser la production d’énergie décarbonée. Les mesures protectionnistes américaines promettent de faire exploser la production de carburants d’aviation durable (SAF), encore embryonnaire à l’échelle mondiale. Ils représentent le levier le plus efficace pour réduire l’empreinte carbone de l’aviation, car utilisables dans les appareils déjà existants. « Je suis inquiet vis-à-vis de l’IRA pour la compétitivité de l’industrie européenne, mais ravi de voir qu’il va accélérer la transition climatique », explique le Président exécutif d’Airbus. « L’Europe a choisi une approche bien plus réglementaire avec des taxes et des barrières. Les investisseurs sont disposés à investir dans les énergies décarbonées, mais ils vont là où il y a de la certitude », détaille-t-il. Les aides pour les SAF sont clairement fléchées aux Etats-Unis et les investissements risquent de s’y déplacer rapidement. « L’Europe doit se poser la question sur la manière dont elle veut gérer sa transition énergétique, car pour la mettre en œuvre, il faut des moyens », déclare le Président du GIFAS. La loi américaine est aussi une source de satisfaction, le paquet de mesures soutient également la production d’hydrogène vert, une source d’énergie sur laquelle mise l’avionneur européen. Airbus compte toujours mettre en service un avion à hydrogène en 2035. « La NASA et la DARPA sont aussi très actives en la matière, a souligné Guillaume Faury. L’hydrogène va faire partie de l’équation dans les prochaines décennies, j’en suis convaincu ».