Le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, accorde un entretien à L’Opinion. Il dénonce l’instauration, dans le projet de loi de Finances 2024, d’une taxe visant les infrastructures de transport de longue distance. « C’est incompréhensible. Le but d’Air France est de devenir un champion aérien mondial décarboné basé ici, en France. Pour y parvenir, nous devons être compétitifs. L’instauration de cette nouvelle taxe irait à l’encontre de cette stratégie. Elle est néfaste pour l’attractivité et la souveraineté de notre pays, et n’apporte pas de bénéfice environnemental », déclare le dirigeant. « Nous avons des objectifs à court et à moyen termes et l’industrie vise la neutralité carbone d’ici à 2050. Il faut que toutes nos parties prenantes soient alignées vers cet objectif », insiste-t-il. Air France-KLM investit massivement dans l’achat de « nouveaux avions et moteurs plus économes ». La compagnie mise également sur les SAF : « l’année dernière, nous avons acheté 17 % de la production mondiale de SAF alors que nous ne représentons que 3 % de la consommation mondiale de kérosène. Nous sommes le plus important acheteur de SAF, tous pays confondus. Nous sommes leaders, nous voulons le rester. Il y a cependant un énorme challenge sur la disponibilité et le coût de ces SAF. Nous avons besoin d’une filière, avec un cadre fiscal adapté », souligne Benjamin Smith. L’Opinion publie également une analyse d’Emmanuel Combe et de Paul Chiambaretto, intitulée : « L’ultra low-cost, grand gagnant du rebond dans l’aérien ».