Olivier Andriès, le directeur général de Safran, s’est exprimé, mardi 8 novembre, dans le cadre des Assises de l’Industrie organisées par L’Usine Nouvelle. Il a évoqué les difficultés d’approvisionnement, la hausse du coût de l’énergie ainsi que les pénuries de main-d’œuvre auxquelles l’industrie fait aujourd’hui face. « Ce qui rythme les cadences des avionneurs, ce n’est plus la demande, c’est l’offre », a-t-il souligné. « Tout l’enjeu de la chaîne de fournisseurs, c’est sa capacité à suivre la montée en cadence », a-t-il expliqué. « La résilience et la souveraineté sont devenues des enjeux stratégiques de premier ordre ». Le dirigeant évoque aussi la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le marché de l’énergie et celui des matières premières. « On sentait déjà des tensions, mais le conflit les a exacerbées. Aujourd’hui, les problèmes d’approvisionnement concernent les métaux, comme le titane, essentiel pour certaines parties des moteurs d’avion, mais aussi le nickel et l’aluminium ». Les produits chimiques sont également en tension. « Il n’y a pas de souveraineté et de compétitivité si nous ne disposons pas d’une énergie à un prix compétitif », insiste Olivier Andriès. « La crise en Ukraine n’a fait qu’exacerber le différentiel de compétitivité entre l’Europe d’une part, et les Etats-Unis et l’Asie d’autre part ». Le dirigeant s’est félicité de l’acquisition imminente d’Aubert et Duval, la filiale du groupe Eramet spécialisée dans le titane, une opération menée avec Airbus et le fonds Tikehau ACE Capital. Une acquisition qui tient à des enjeux de souveraineté : Aubert et Duval élabore des superalliages stratégiques pour l’aéronautique, utilisés par exemple pour des pièces situées dans les parties chaudes des moteurs d’avion. Un rôle central notamment pour le SCAF, le futur avion de combat européen.