Le prototype du drone Aarok de Turgis & Gaillard, exposé au Salon du Bourget 2023, a été assemblé dans les locaux du groupe, à l’aérodrome de Blois-Le Breuil. Avec ses 22 mètres d’envergure, ses 14 mètres de long et une masse maximale de 5,5 tonnes au décollage avec armement et carburant, l’engin français pourrait bientôt être commercialisé. La principale caractéristique de ce drone Male (Moyenne altitude longue endurance) repose sur ses divers capteurs. Il est muni de radars de champ large lui permettant de détecter autour de lui jusqu’à 200 km ainsi que de capteurs de champ étroit pour affiner ses identifications. Patrick Gaillard, directeur général du groupe, affiche clairement son intention de concurrencer le Reaper avec son produit, en partant des besoins des armées françaises. Turgis & Gaillard a été créé en 2011 avec cet objectif en ligne de mire. « La conception d’un tel engin était financièrement et technologiquement à notre portée », explique-t-il. « L’Aarok est moins fragile. Il peut être utilisé depuis des terrains plus hostiles ». À usage militaire dans un premier temps, le drone pourrait viser dans un second temps l’aviation civile. 5 ans ont été nécessaires avant d’établir une étude d’avant-projet en 2018. Pendant ce temps, le groupe a vendu ses services d’ingénierie dans les domaines aéronautique et de la défense. En juillet 2020 Turgis & Gaillard a racheté Blois Aéro Services, entreprise spécialisée dans la maintenance d’avions civils et militaires avec une vingtaine salariés, sur le site de l’aérodrome de Blois-Le Breuil. Le lieu a été choisi par le groupe pour aménager un bureau d’études et un atelier de sa société Gaillard ASA pour l’assemblage du prototype du drone Male. Les 4 grands composants de l’Aarok, des pièces en aluminium et en titane, ont ensuite été usinés dans l’usine MMD appartenant à Turgis & Gaillard, à côté de Grenoble. Le groupe affichait un chiffre d’affaires de 51 M€ en 2022, et compte désormais 9 usines en France et 1 en sommeil en Inde.