Selon les dernières données de la Direction générale de l’aviation civile, le niveau d’activité de certains aéroports français a égalé fin août, voire dépassé, celui d’avant la crise sanitaire. Dans l’ensemble du pays, le trafic passager mensuel affiche un taux de 87,4% comparé à 2019. Entre janvier et août 2022, le premier aéroport régional, celui de Nice, a enregistré 8,2 millions de passagers, soit 82% de son activité d’il y a trois ans. « Malgré les obstacles, la mobilité aérienne reprend. C’est la preuve que les particuliers y voient un intérêt pour leurs déplacements, et les entreprises pour les voyages d’affaires. Les progressions les plus fortes concernent les liaisons interrégionales », souligne Nicolas Paulissen, le directeur général de l’Union des aéroports français (UAF). Pour Thomas Juin, directeur de l’aéroport de La Rochelle-Ile de Ré et président de l’UAF, des difficultés continuent toutefois à peser sur les aéroports régionaux, liées entre autres à la hausse des prix du kérosène, et à la loi Climat et résilience d’août 2021, estime-t-il. L’article 145 de la loi Climat et résilience prévoit l’interdiction des liaisons aériennes intérieures lorsqu’il existe une alternative en train de moins de 2 h 30. Même si le décret d’application n’est pas encore paru, elle génère de l’incertitude. « Elle a entraîné l’arrêt du vol Bordeaux Orly par Air France. Aucune compagnie n’a pris le risque de l’exploiter alors que cette liaison a transporté 566 000 passagers en 2019 », déplore le président de l’UAF. Pour l’UAF, affaiblir les connexions vers les aéroports parisiens, c’est fragiliser le rôle de hub d’Orly et Roissy, « en favorisant leurs concurrents étrangers », souligne Nicolas Paulissen. L’UAF a déposé un recours, avec le Syndicat des compagnies aériennes autonomes, contre la loi Climat et résilience, devant la Cour de justice de l’Union européenne.