Défense

Les banques françaises militent pour un statut d’exception en faveur de l’industrie de Défense

Dans sa réponse à la consultation de la Commission sur la nouvelle stratégie de l’industrie de Défense européenne (EDIS), la Fédération bancaire française (FBF) se dit favorable à un régime « d’exception stratégique », en faveur des industriels de l’armement afin de répondre à leurs enjeux d’investissements croissants. Jusqu’à présent en conflit avec l’industrie de Défense sur leur accès au financement, et sous pression croissante en raison de la guerre en Ukraine, les banques françaises ont donc fait des propositions concrètes à la Commission. Dans leur réglementation, les agences de notation ESG devraient se voir interdire de baisser la note d’une entreprise de Défense, du seul fait de son appartenance à ce secteur. De plus si une taxonomie sociale est adoptée, pendant de la taxonomie verte, elle devrait viser à favoriser l’investissement dans des entreprises à impact social positif, « la Défense ne devrait pas y être considérée comme une activité nocive en soi », dit la FBF qui fait exception des armes non-autorisées. Les banques françaises poussent pour un effet d’entraînement européen et plaident pour faire évoluer le mandat de la Banque européenne d’investissement (BEI) sur le financement de la Défense. Elles estiment qu’il faut donner la faculté à la BEI d’émettre des « obligations de souveraineté » au même titre qu’elle le fait sur les « green bonds ». Cela pourrait même devenir « une nouvelle classe d’actif », explique la FBF.