Persuadée qu’un été réussi servira de rampe de lancement à une accélération de l’activité, l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), qui tient actuellement son assemblée générale, penche pour un scénario optimiste de reprise. « La rentabilité au niveau du secteur en 2023 paraît à portée de main, alors que les compagnies en Amérique du Nord devraient dégager un bénéfice de 8,8 Md$ dès 2022 », indique la fédération. Dès cette année, elle table sur un redressement, avec des pertes réduites à 9,7 Md$, contre 137,7 Md$ en 2020 et 42,1 Md$ en 2021. Et les compagnies se disent confiantes : Michael O’Leary, PDG de Ryanair, escompte un taux de remplissage de ses avions en juillet et en août de 94% à 95%, et Ben Smith, le directeur général d’Air France-KLM, a déclaré : « La reprise est là. Cela ouvre la voie à une saison estivale réussie ». La guerre en Ukraine n’a pas eu d’effets directs sur les réservations, après quelques jours de flottement fin février, les clients, hors zone de guerre, ont réservé leurs billets d’avion comme si de rien n’était. Néanmoins, le conflit, qui a fait bondir les prix de l’énergie et des matières premières, a créé une combinaison dangereuse pour le secteur : la réduction du pouvoir d’achat due à l’inflation d’une part, la hausse du prix des billets d’autre part, conséquence de la part que le kérosène représente dans les coûts sur un vol (plus 20%). Ainsi, depuis le début de l’année, Air France-KLM a augmenté ses prix sur les long-courriers en moyenne de 170€ en première ou en classe affaires, et de 50€ en classe éco. L’IATA estime que la reprise se confirmera à l’automne. « Pour l’automne, nos réservations sont au même niveau actuellement qu’en 2019 », relève Thierry Aucoc, vice-président en charge de l’Europe et de la Russie chez Emirates. « Nous n’avons pas d’alerte sur l’automne », affirmait la semaine dernière la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, devant l’AJPAE (Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace). Le sentiment est partagé par Transavia, dont 25% des billets pour les vols de septembre sont vendus, un niveau conforme au rythme de commercialisation d’avant la pandémie.