Le journal Les Echos consacre une série de portraits de personnalités qui comptent pour réindustrialiser la France, parmi lesquels Patrice Caine, PDG de Thales. Le dirigeant a notamment doublé la rentabilité et le carnet de commandes de Thales, qui a franchi la barre des 40 Md€ en 2022, porté par les conflits armés et la multiplication des cyberattaques. Thales, cotée au CAC 40 et contrôlée par l’Etat et la famille Dassault, cherche à accroître son internationalisation et à clarifier son image. La cession de sa branche signalisation de transport à Hitachi Rail devrait porter ses liquidités à 4 Md€, afin de se renforcer dans l’aéronautique et la cybersécurité, à travers le rachat en cours de l’américain Imperva. L’année qui vient fera aussi la part belle à l’intelligence artificielle. Patrice Caine, également vice-président de France Industrie, mène d’autres combats économiques : de la réindustrialisation au recrutement de talents. Réélu en 2022 pour un 2nd mandat, il a multiplié les appels à accroître les effectifs d’ingénieurs. « Avec 40 000 diplômés par an, nous manquons d’ingénieurs en France, quand 1,5 million d’ingénieurs sortent des écoles indiennes chaque année », pointe-t-il. Pour assurer la montée en gamme de leur production, dans le but d’absorber et de financer les coûts inhérents au modèle social français, Patrice Caine s’inquiète aussi de l’aggravation du déficit public. « Il ne faut pas pénaliser les entreprises, mais bien au contraire préserver le crédit d’impôt recherche, continuer à baisser les impôts de production et protéger nos PME performantes », explique-t-il.