Environnement

Sécurisation des accès aux métaux stratégiques, un enjeu de la transition énergétique

Un rapport publié lundi 25 avril par des chercheurs de l’université KU Leuven rappelle à l’Europe la nécessité de sécuriser ses approvisionnements en métaux. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’Union européenne aura alors besoin de 800 000 tonnes de lithium par an, soit 35 fois plus qu’aujourd’hui, et également 330% de cobalt en plus dans le monde, 35% de cuivre, 45% de silicium etc. Début janvier, Philippe Varin, ancien président de France Industrie, a présenté au gouvernement, un rapport sur « la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières minérales, » préconisant plusieurs actions pour développer la filière métaux stratégiques en France et sécuriser jusqu’à 30% de ses besoins d’ici 2030. Lors de la remise du rapport Varin en janvier dernier au gouvernement, Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, avait déclaré : « Alors que ces ressources sont limitées et que la concurrence mondiale est forte, le moment est décisif pour sécuriser nos approvisionnements en ressources minérales indispensables pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Nous consacrons aujourd’hui 1 Md€ dans le cadre du plan d’investissement France 2030 pour relever ce défi, au service de filières stratégiques comme les éoliennes, les batteries électriques ou dans un autre registre l’aéronautique ». Quelques projets d’exploration de gisements de lithium existent pourtant, comme en Alsace et outre-Rhin, mais il faut convaincre les populations locales. « Il faut, au plus haut sommet de l’État, mener une vraie diplomatie des matières premières, qui puisse honorer les projets des pays exportateurs et de valoriser leur sous-sol, et que cela bénéficie aux populations locales. » plaide Yves Jégourel, professeur titulaire de la chaire d’économie des matières premières au Cnam. Le groupe Eramet, implanté en Nouvelle-Calédonie, est un gros atout pour la France. Il est également établi en Indonésie, en partenariat avec un groupe chinois : l’archipel du Sud-Est asiatique est présenté comme un futur champion des activités de production et de raffinage du nickel.